La construction d’ouvrages hydrauliques permet d’aménager le territoire pour réduire le risque inondation.
En complément des ouvrages de protection conçus pour protéger les enjeux face à la montée des eaux en déviant les écoulements, les ouvrages de rétention sont construits pour retenir une partie des volumes de crue.
L’objectif est de réduire les apports en crue en stockant temporairement les eaux et en les restituant progressivement après la pointe de crue. Différents types d’actions peuvent être mis en place :
- Les barrages et les bassins de rétention
- Les zones d’expansion de crues
Les barrages et bassins de rétention
Ces ouvrages fonctionnent en barrant le lit majeur du cours d’eau. Le stockage du volume de crue excédentaire se fait derrière cette barrière qui prend la forme d’une digue en terre ou d’ouvrages en béton armé.
Les barrages départementaux
Après la crue de 1958, le Conseil Départemental du Gard engage sur l’amont du bassin versant du Vidourle la construction de 3 barrages ecrêteursSon rôle est de retenir une partie de l’eau au moment des fortes crues, en amont du bassin versant pour limiter les débordements le long du cours d’eau. de crue entre 1968 et 1982.
- Barrage de Ceyrac sur le Rieumassel (1968)
- Barrage de Conqueyrac sur le Vidourle (1970)
- Barrage de la Rouvière sur le Crieulon (1982)
Ces 3 barrages contrôlent une superficie de 220 km² soit 35 % du bassin versant en amont de Sommières et ont une capacité totale de stockage de 32 millions de m³. Ce sont des ouvrages passifs, c’est à dire qu’aucune action humaine ou mécanique n’est nécessaire à leur fonctionnement.
Le Département du Gard, propriétaire de ces ouvrages, assure la gestion des barrages écrêteurs de crue et met à disposition ses équipes techniques et ses moyens financiers pour assurer l’exploitation de ces ouvrages, au travers d’une convention de gestion contractualisée avec l’EPTB Vidourle.
Le bassin de Garonnette est un bassin écrêteur. Il est conçu pour tamponner les crues intenses et réduire le débit de pointe (débit maximum) de la crue. Exemple : pour la Q100ans ; il rentre 28 m³/s dans le bassin et il en sort 11 m³/s; le bassin de rétention a donc réduit de 61 % le débit de pointe de la crue centennale.
Le bassin de rétention de Garonnette à Quissac
La Garonnette ou Garonne est un petit affluent rive gauche du Vidourle qui traverse la commune de Quissac sur environ 3km et dont la dernière partie est sous la zone urbanisée. Lors de la crue de septembre 2002, ce petit affluent a été responsable de nombreux dégâts.
Aussi, l’EPTB Vidourle a souhaité étudier la possibilité d’un ouvrage écrêteur des crues de la Garonnette à Quissac avec pour objectif de stocker provisoirement les eaux de ruissellement en période de forte pluie et protéger la zone urbanisée de Quissac.
Principales caractéristiques de l’ouvrage :
Fonctionnement passif : sans aucune action humaine ou mécanique
- Capacité de stockage : 134 000 m³
- Année de construction : 2016
- Capacité d’écrêtement optimum : 65%
Les zones d’expansion de crues
Les zones d’expansion de crues sont des espaces naturels qui permettent de stocker temporairement une partie des volumes de crues et de retarder les écoulements lorsque les débits sont importants. Avec ce type d’espaces, on envisage la gestion du risque inondation autrement que par le recours à des ouvrages de protection et on favorise la biodiversité. Certains aménagements peuvent même être complétés par un peigne à embâcles, comme c’est le cas en amont de Sommières.
Deux zones d’expansion de crues sont à l’étude en amont de Sommières, sur la commune d’Orthoux-Sérignac-Quilhan à la confluence avec le Crieulon, et de Salinelles à la confluence avec l’Aigalade.
Les aménagements étudiés ont pour objectif :
- D’augmenter la fréquence de débordement
- D’améliorer le fonctionnement des habitats, des écosystèmes et des zones humides
- De restaurer un fonctionnement naturel permettant de limiter le risque inondation à l’aval
La zone d’expansion de crues et le piège à embâcles de Sommières/Villevieille
En juin 2007, l’EPTB Vidourle a eu la possibilité d’acquérir environ 10 ha de terrains agricoles en amont de Sommières. Sur ces terrains ont été aménagés :
- Un peigne à embâcles, composé de 70 pieux espacés de 2 mètres constituant une zone de dépôt des arbres morts et autres obstacles dérivants en période de crue. Il vise à protéger les ouvrages situés en aval du projet lors des crues.
- Une zone d’expansion de crues en amont du pont de la déviation de Sommières, pour limiter l’impact des inondations sur Sommières et les zones urbanisées. Ces parcelles confiées à des agriculteurs sont aménagées en exploitation agroforestière.