L’amélioration de la qualité de l’eau et la diminution de l’impact des rejets constituent des enjeux forts de l’action de l’EPTB Vidourle sur le bassin versant.
Une eau de qualité satisfaisante
Les suivis de la qualité de l’eau superficielle du Vidourle mettent en évidence une qualité globalement satisfaisante, de moyenne à très bonne, avec des variations selon les secteurs : sur la partie supérieure du cours et dans la zone des méandres, la qualité de l’eau est la plus élevée alors que le secteur aval du Vidourle, qui supporte des agglomérations et des zones de plaines, présente une qualité relativement moindre.
Selon les critères définis par la Directive Cadre sur l’Eau dans le SDAGE 2021-2027, les 19 masses d’eaux superficielles du bassin versant du Vidourle sont dans un bon état chimique; 3 masses d’eau sont dans un état écologique médiocre, 10 dans un état écologique moyen et 6 dans un bon état écologique. Les 12 masses d’eau souterraines interceptées par le bassin versant du Vidourle sont majoritairement en bon état chimiques, sauf 3 qui présentent un état chimique mauvais dans le SDAGE 2021-2027.
À certaines périodes de l’année, un déséquilibre des écosystèmes peut entraîner une diminution temporaire de la qualité des ressources en eau. Ainsi, en été, la faiblesse des débits, l’augmentation des températures et les dysfonctionnements dans les rejets domestiques et agricoles entraînent ponctuellement un phénomène d’eutrophisation : la présence d’éléments nutritifs (azote, phosphore, potassium) en excès associée à une forte charge microbienne augmente fortement la consommation d’oxygène, provoquant l’asphyxie du milieu.
Les pesticides : un usage de plus en plus limité
Depuis juillet 2022, l’usage des pesticides est interdit à tous les lieux privés à usage collectif ou accueillant du public (hôtels, auberges, terrains de camping, équipements sportifs, etc.). Ces restrictions complètent celles qui interdisent, depuis 2017, l’utilisation des pesticides pour tous les espaces verts et de voiries des collectivités publiques et celles qui empêchent, depuis 2019, les particuliers d’acheter, d’utiliser et de stocker des pesticides pour jardiner et désherber. Aujourd’hui, les pesticides (herbicides, fongicides) sont utilisés uniquement par certains agriculteurs.
Des ressources en eau superficielles et souterraines vulnérables
Le bassin versant du Vidourle possède un réseau hydrographique dense et des pentes importantes, ce qui rend ses ressources en eaux superficielles particulièrement vulnérables aux pollutions. En effet, les ressources superficielles peuvent être impactées directement par des pollutions, par phénomène de ruissellement, avec des rejets directs en rivière ou des rejets accidentels.
En revanche, la vulnérabilité des ressources en eaux souterraines aux pollutions dépend de leurs profondeurs et du milieu dans lequel elles se trouvent, du type d’aquifèreRéservoir des nappes d’eau souterraines. Leurs paramètres comme leurs capacités à contenir l’eau ou à faire circuler l’eau dépendent de leurs caractéristiques géologiques.. En amont du bassin versant, les eaux souterraines sont majoritairement contenues dans des aquifères calcaires karstifiés, particulièrement vulnérables. En effet, la présence de nombreuses formations typiques de ces aquifères (avens, grottes, failles) favorisent l’infiltration directe des eaux et/ou des pollutions par rejets directs des ressources. Alors que les ressources en eau souterraines plus profondes de la moyenne et basse vallée sont, elles, moins vulnérables aux pollutions.
Des actions en faveur d’une préservation et d’une amélioration de la qualité des ressources en eau
L’EPTB Vidourle travaille à préserver et à améliorer la qualité des ressources en eau sur l’ensemble du bassin versant. Pour cela il s’appuie sur des outils comme le contrat rivière.
Les principales actions d’amélioration de la qualité menées par l’EPTB sont :
Suivre la qualité de l’eau sur le Vidourle et ses affluents en réalisant des mesures ponctuelles de la qualité des eaux (pH, oxygène, température, salinité) en partenariat avec le département du Gard et l’Agence de l’Eau. Ces mesures sont réalisées pour des problématiques spécifiques comme la salinisation des terres agricoles en basse vallée ou encore le développement d’une eutrophisation importante sur certaines portions du Vidourle durant l’été. À partir de ces mesures, des études plus approfondies sont mises en œuvre afin de réaliser un diagnostic des phénomènes observés et d’établir un plan d’action pour les réduire. Les mesures réalisées durant l’été sont aussi utilisées pour évaluer l’état des milieux aquatiques durant cette période particulièrement critique pour eux.
Accompagner les usagers pour réduire l’utilisation des pesticides et ainsi réduire les pollutions diffuses et ponctuelles agricoles et non agricoles. Grâce à cet accompagnement, depuis 2018, 18 collectivités ont pu mettre en place des Plans d’Amélioration des Pratiques Phytosanitaires et Horticoles (PAPPH) afin de ne plus utiliser les engrais et diminuer l’arrosage pour les espaces verts. L’EPTB travaille également avec les acteurs agricoles en améliorant par exemple les dispositifs de rejets des caves vinicoles. Afin d’accompagner au mieux l’ensemble de ces acteurs, l’EPTB porte des études d’amélioration des connaissances des pratiques agricoles sur le territoire et des risques de pollutions.
Inciter et suivre des études pour réduire les pollutions par les substances dites « prioritaires* » (métaux, solvants, résidus médicamenteux, etc.). Le Schéma Directeur des Eaux Pluviales porté par les communes et les EPCI est un des outils permettant d’identifier les risques et de définir un plan de gestion afin de réduire l’impact de ces pollutions sur les milieux aquatiques.
Garantir la qualité de l’eau pour la baignade en réalisant des « profils » des zones de baignade : identification des sources de pollutions, définition des mesures à mettre en œuvre. Sur le bassin versant du Vidourle, 3 sites de baignade sont classés en excellente qualité : Garanel à Sommières, Le Moulin de Runel à Salinelles, Le Rocher de Lecques.
Travailler avec les communes et les communautés de communes pour améliorer l’assainissement des collectivités et ainsi diminuer les pollutions par les nutriments urbains et industriels. Bien que relativement performantes, les stations d’épuration et les réseaux d’eaux usées associés nécessitent un travail de suivi et de rénovation permanent.