Assurer la continuité écologique
(continuité biologique et sédimentaire)
La continuité écologique, pour les milieux aquatiques, se définit par la circulation des espèces (continuité biologique) et le bon déroulement du transport sédimentaire (transport solide). Elle a une dimension longitudinale amont-aval, impactée par les ouvrages transversaux comme les seuils et les barrages et les ouvrages longitudinaux comme les digues et les protections de berges.
La gestion de la continuité biologique
Les organismes aquatiques ont besoin d’un continuum d’habitat leur permettant d’assurer leurs besoins vitaux : refuge, alimentation, repos et reproduction. Ils doivent pouvoir se déplacer en permanence entre ces habitats.
La notion de libre circulation est fondamentale car toutes les espèces n’ont pas les mêmes besoins. Les migrations piscicoles se font à la montaison, à l’avalaison et parfois en latéral, à des périodes variables selon les espèces. Les échanges génétiques et les processus de colonisation qui découlent de ces migrations sont importants pour assurer la qualité des populations et le maintien de la biodiversité.
En matière de rétablissement de la continuité biologique, l’EPTB a réalisé de nombreux aménagements sur les ouvrages pour faciliter la migration des aloses feintes et des anguilles, espèces en voie de disparition réalisant leur cycle de vie entre l’eau douce et l’eau salée.
Les ouvrages réhabilités de l’aval vers l’amont :
- Le seuil de Terre de port : ouvrage franchissable par conception, barrage anti-sel
- Le seuil de Saint Laurent d’Aigouze : avec passe à poissons et passe à anguilles
- Le seuil de Marsillargues : passe à poissons avec bassin et passe à anguilles
- La Passe à poissons sous le pont de l’ancienne voie ferrée à Gallargues le Montueux
- Le pont et seuil d’Aubais Villetelle
Le saviez-vous ?
Les besoins migratoires sont très différents selon les espèces :
- Le barbeau migre sur 2 à 3,5km quand l’anguille migre sur environ 100km.
- Le brochet migre à l’automne alors que l’alose migre au printemps.
La gestion du transport solide
Une rivière transporte des sédiments (sables, graviers, galets…) qui proviennent de l’érosion, soit des terres du bassin versant, soit des berges ou du fond du lit. Ce phénomène est appelé « transport solide ».
Lors des crues et en fonction de la force des courants, les sédiments les plus lourds se déplacent sur le fond et les plus légers sont emportés plus en aval. À la fin de la crue, lorsque la vitesse du courant diminue, les matériaux se déposent et forment des atterrissementsDépôt de sédiments fins ou grossiers visibles en basses eaux, formés dans le lit mineur par l'action de l'écoulement s'expliquant, la plupart du temps, par une diminution locale de la vitesse du courant.. Ces sédiments seront à nouveau mobilisés lors de nouvelles crues dès lors qu’ils ne sont pas fixés par la végétation.
Certains aménagements (barrages, enrochements, ponts) perturbent le transport solide, ce qui peut avoir des conséquences importantes sur la stabilité des berges et du lit. Le cours d’eau, faute de sédiments à transporter, va augmenter son pouvoir érosif et déstabiliser les berges sur un grand linéaire.
L’espace de mobilité du cours, décrit comme l’espace de bon fonctionnement, peut être défini comme une partie du lit majeur dans lequel le chenalDans un cours d'eau naturel ou artificiel, un chenal est la partie la plus profonde où passe le courant principal. ou les chenaux fluviaux assurent des translations latérales permettant une mobilisation de sédiments, ainsi que le fonctionnement optimum des écosystèmes aquatiques et terrestres.
Le saviez-vous ?
Lors des crues, la quantité de sédiments transportés par le cours d’eau a un impact sur les vitesses d’écoulement. Il y a donc un lien entre la gestion du transport solide et la lutte contre les inondations : plus le volume de sédiments mobilisables par les crues est important moins celles-ci seront violentes.